Je suis impulsive

Je suis impulsive, bon c’est dit. Parfois j’arrive à réfléchir avant de dire ou écrire quelque chose, d’autres, pas vraiment. Ça crée parfois des malaises et des malentendus mais ce n’est jamais mal intentionné. Et même lorsque j’arrive à me « calmer » avant de parler ou écrire, il arrive que le message soit plus sec, moins mielleux que je ne l’aurais voulu originalement.

J’ai aussi de la difficulté à me concentrer, perds facilement le fil d’une conversation. J’ai également besoin de bouger une partie de mon corps (un doigt, une main, un pied, un orteil) pour rester concentrée sur une tâche longue et rebutante. Je me branle le pied pour m’endormir parce que je n’arrive pas à le faire autrement. Quand je mange, je change souvent de position sur ma chaise.

Ça vous dit quelque chose? Ce sont des symptômes du TDAH, oui ce même TDAH qui afflige tant de nos enfants, qui serait plus prévalent maintenant qu’avant (vous connaissez mon opinion sur le sujet, je ne répéterai pas ici). Comment est-ce qu’à bientôt 37 j’en viens à me poser des questions sur moi-même? À force de regarder mon fils, je me vois à son âge (pour certaines choses on s’entend), semblerait que la pomme, dans notre cas, soit tombée directement entre les deux pommiers, soit le papa et moi.

Un possible TDAH passer sous le radar, indétecté si longtemps, est-ce possible et si ça l'est, comment? Parce que j’étais une enfant somme toutes assez calme (lire ici que j’avais le don de grouiller sans grouiller, que je ne déplaçais pas trop d’air), qui n’enfreignait pas trop les règles et qui était assez bonne à l’école. Certains m’auront qualifiée de bollée-chiante-dictionnaire, je me considère plutôt chanceuse.

Oui, chanceuse d’être rendue où je suis. Chanceuse d’avoir été capable de réussir à l’école sans trop d’aide. Chanceuse d’avoir pu fonctionner en société (même si les groupes, c’est toujours pas ma tasse de thé) sans avoir l’air trop mésadaptée. Chanceuse d’avoir une job, même si j’ai pas d’éducation (parce que AEC du CEGEP ça ne compte pas comme une éducation, c’est pas l’université ça). Chanceuse d’être encore là, parce que les enfants aux prises avec un TDAH non traité sont plus à risques de vouloir commettre l’irréparable que les autres, chanceuse parce que pour certains, ça finit pas amener à d’autres genres de désordres (non ce n’est pas une blague plate).

Et qui ici n’a jamais eu envie de « tirer la plogue »? Menteurs! Tout le monde y a déjà pensé, au moins une fois. Certains sont passés à l’actes, d’autres comme moi sont trop peureux pour faire quoi que ce soit et se trouvent des outils pour s’en sortir, souvent en silence.


Avant de me dire que « tout le monde maintenant à un TDAH », que je m’invente de bibittes parce que je ne veux pas être en reste, attendez les résultats des évaluations. Parce qu’évaluation il y aura, je veux en avoir le cœur net. Je veux savoir si vraiment j’ai un problème ou si je suis simplement nouille hihihi. S’il s’avère que j’ai vu bibitte où il n’y en a pas, je m’inclinerai bien bas et vous donnerai raison mais, la psy de mon fils ne croit pas que je sois dans un champ de fraises en ski en pleine canicule.


© 2014 Stephanie Powers. Pour obtenir la permission de citer, copier ou reproduire, envoyer un courriel à stephanie.powers@live.ca (vous pouvez toujours partager les liens de mes textes via les médias sociaux ou via courriel) 

Commentaires

  1. Welcome in the club!! On a sensiblement le même "passé", sauf que moi, j'ai de l'éducation (i.e. université), mais entre toi et moi, j'ai aucune idée comment j'ai pu faire ça!!!!!

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  2. J'aurais bien voulu y aller à l'université mais, c'était pas dans les cartes :)

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