Le cauchemar

Je vous parle depuis quelques semaines de mon différent, de ses défis, de ses victoires, de nos frustrations et de nos petites joies quotidiennes.

Mais qu'en est-il quand tout à coup, celui qui nous coupe le souffle, celui qui nous fait vivre le pire cauchemar de notre vie n'est pas notre différent mais bien son frère ou sa soeur? Et quels seront les effets à long terme sur notre différent de la situation qu'il (nous) vient de vivre?

Petite histoire vraie...

Samedi matin, ma poulette de bientôt 4 ans se lève en pleurant (ce qui d'avance n'est pas nécessairement la norme pour elle), je la prend, ouille elle est brûlante. On prend la température: 38.5, hop Advil, 4 heures plus tard, tylenol et ainsi de suite. La journée se passe sans trop de complications, elle mange un peu, boit un peu et tombe endormie sur le divant durant l'après-midi. À ce moment, je remarque des marques (genre carreaux) sur son corps bleus et rose/mauve.

Après sa sieste improvisée, elle boit un grand verre d'eau, pleure un peu et se recouche, refusant de manger pour souper. Encore là, rien d'anormal pour elle lorsqu'elle est malade, on ne se questionne pas plus qu'il le faut, on ira à la clinique demain de dire papa.

Pendant le souper, on l'entend jaser un peu, on sait qu'elle ne dort pas mais elle ne veut rien manger, pas même du gâteau. À 18h30, elle est tellement chaude qu'on pourrait cuire un oeuf sur son bedon, nouvelle dose d'Advil, un autre verre d'eau. 20 minutes plus tard, grand-maman passe au salon voir cocotte et lance un cri: Saskia a vômi. Je prends le temps d'éteindre les chandelles sur le gâteau d'anniversaire de papa et je me précipite au salon.

Ce que j'y trouve me fera faire des cauchemars toute ma vie...

Ma poule est couchée semi sur le dos, semi sur le côté, vômi et broue sortant de sa bouche, les yeux renversés dans sa tête. Elle ne répond pas. On l'asseoit et elle continue de vômir, de baver et cesse de respirer. Elle est maintenant inconsciente. J'ai un souvenir flou de quelqu'un qui me crie d'appeler l'ambulance. Je me souviens également d'avoir gifflé le beau visage de ma fille, des fois que ça me la ramènerait.

En maximum 5 minutes, pompiers, policier et ambulanciers sont dans mon salon, stabilisent ma fille et on la transporte à l'hopital le plus près.

Pendant ce temps, mon fils, mon sensible différent regarde le tout de loin, en pleurant et disant, ma soeur va mourir, ma soeur va mourir comme ma cousine. Grand-maman prend les choses en main et s'occupe de fiston.

Est-il utile de vous dire que je vérifie souvent pendant la nuit si elle respire?
Est-il utile de vous dire que mon grand différent est inquiet?
Dois-je vous dire que je surveille de près les réactions de mon grand, que je me questionne sur les séquelles que ça risque de lui laisser?

Nous avons toujours été prudents avec la fièvre, nous le serons encore plus. Il y en a qui croient qu'on doit laisser la fièvre faire son travail. Jusqu'à un certain point peut-être, cependant, quand on a un enfant qui a maintenant un historique de convulsions, on ne peut pas se permettre de laisser aller.

Morale de l'histoire? Suivez votre instinct de parent! Les conseils et opinions des autres, c'est bien beau mais rien ne remplacera votre "gut feeling".


Je veux également remercier publiquement les services d'urgence (ambulanciers, policiers, pompiers) ainsi que les restaurants Tim Hortons qui donnent des oursons aux enfants transportés par ambulance (ourson vu sur la photo ci-haut)


© 2014 Stephanie Powers. Pour obtenir la permission de citer, copier ou reproduire, envoyer un courriel à stephanie.powers@live.ca (vous pouvez toujours partager les liens de mes textes via les médias sociaux ou via courriel) 

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