Pour sa mère

À noter que j'ai écris ce texte hier après en avoir éprouvé le besoin incontrôlable. J'ai appris ce matin que la personne dont je parle est décédée pendant la nuit...

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La vie est étrange. Elle met sur notre chemin une variété de gens. Tous ont leur raison d’être dans notre vie, que ce soit temporaire, à long-terme ou encore pour toujours. Il y a aussi ceux qui vivent en parallèle. Ceux qui ont un lien avec les gens de notre entourage mais qu’on ne connaît pas.

Et puis parfois, on se met à aimer ces « étrangers ». À force d’histoires et d’anecdotes, on a l’impression de les connaître malgré ne les avoir jamais rencontrés. Un de leur proche fait partie de notre cercle d’intimes et par les histoires partagées avec nous, ces « inconnus » prennent une place, petite ou grande, dans nos cœurs.

C’est ce qui m’arrive présentement. Maman séparée-nouvellement-divorcée-qui-refait-sa-vie, j’ai rencontré un homme qui a réussi à refaire battre mon cœur comme au temps de mon adolescence. Cependant, cet homme n’est pas originaire du Canada. On s’en fout non? En principe, tout à fait. On s’en fout même royalement. Le problème, c’est lorsque la famille d’origine de l’homme a besoin de lui. Cette famille habite encore son pays. Enfin, la majeure partie de sa famille habite ce pays. En particulier, sa maman.

Parce que mon homme, c’est le bébé de la famille. C’est le petit homme de sa mère. Pas un « momma’s boy » incapable de s’organiser seul. Non. Ici, j’ai un homme qui adore sa mère, qui la respecte et qui lui voue une gratitude immense pour tout ce qu’elle a fait pour ses enfants. Parce que maman, elle a joué tous les rôles. Elle a été maman, papa et tout le reste aussi.

Eh bien sa maman, elle se meurt. Dans les jours qui viennent, elle poussera son dernier soupir. Chéri a couru à son chevet l’été dernier, il y a passé 2 mois. Il vient de partir de nouveau puisqu’elle est au plus mal.

Et moi…je me sens coupable. J’ai l’impression de l’abandonner seul avec sa peine parce que je suis restée ici. Tout mon corps me crie d’aller le rejoindre, mais c’est impossible pour le moment. Et en plus, j’éprouve une énorme tristesse à l’idée de ne jamais connaître celle qui a fait de lui l’homme qu’il est. J’aurais tant aimé pouvoir lui dire à quel point elle est exceptionnelle, à quel point elle est un modèle, à quel point je l’admire. Ces mots resteront à jamais silencieux, je ne pourrai jamais lui dire tout ce que je ressens pour elle, une « inconnue ».

Et pourtant, lorsqu’elle quittera ce monde, je la pleurerai aussi. Je pleurerai n’avoir jamais pu la rencontrer. Je pleurerai n’avoir jamais pu lui dire tout ce qu’elle peut représenter pour une petite canadienne bien ordinaire. Je pleurerai sa perte comme si elle m’avait été proche…parce que j’aime son fils et que lui, il pleurera la perte de sa maman.


Alors si par miracle ces mots pouvaient se rendre jusqu’à elle, j’aimerais lui dire que je l’aime. Je l’aime pour ce qu’elle a été, pour sa force et pour ce qu’elle a réussi à faire avec son fils. Il n’est pas l’homme qu’il est par hasard. Alors merci أمي. Merci d'avoir fait de lui ce qu'il est. Veille sur lui... 

الباقي في السلام          


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