Jeter la serviette
La vie est faite de débuts, de fins, de
milieux, de beau, de pas beau, de laid…alouette. Je pourrais vous sortir des
adjectifs pendant des heures et finalement ne rien dire de ce qui me passe par
la tête. Une partie de moi meurt d’envie de crier sa peine sur tous les
toits…l’autre se dit non mais ferme ta yeule fille, personne ne veut savoir que
tu es sur le point de jeter la serviette, encore! Parce que la serviette, elle
se découd à vue d’œil et qu’avant qu’il ne me reste rien entre les mains, je
préfère la jeter à la poubelle. Pas nécessairement pour m’en trouver une autre
le lendemain, mais c’est clair que MA serviette, ce n’est pas celle qui se
découd.
Celle-là, j’ai pensé faire ma vie avec
elle. J’ai pensé que je l’aurais près de moi tous les jours du reste de mes
jours! J’ai bien pensé qu’un jour elle deviendrait la seule serviette dans ma
vie et que plus jamais je ne sentirais le besoin de m’en procurer une neuve, d’une
autre couleur. Eh bien le temps avance et plus il avance et plus c’est clair
que cette serviette, je vais finir par la détester si les choses ne changent
pas bientôt!
Pourtant, je l’aime ma serviette. Oh que je
l’aime. Mais l’aimer me rend triste. L’aimer me
fait mal. Tout mon être ne veut que de cette foutue serviette! Et la serviette,
elle veut quoi? Ben je n’en sais plus rien. Elle a semblé apprécier ma compagnie un temps, maintenant je ne sais plus trop. Ça fait plus d’un
an qu’elle est avec moi cette serviette. On en a vu passer des choses en un an.
De l’incendie de ma cuisine jusqu’à la mort de sa mère.
Parce que finalement, ma serviette ce n’est
pas du tout une serviette, c’est un homme. Un homme que j’aime comme je n’ai
jamais aimé avant. Un homme qui a su me rendre heureuse, me faire sourire et me
faire croire que j’étais « assez bonne » pour un grand moment. Mais
la vie est faite de changements hein et il y a un changement majeur qui s’approche.
Parce que j’en ai assez de tenir un second rôle et de passer après tout le
reste. J’en ai plus qu’assez de n’avoir droit qu’à quelques heures de son temps
chaque semaine. J’en ai assez de m’ennuyer. J’en ai assez de dormir seule tous
les soirs quand il serait si facile pour lui de réchauffer l’autre côté du lit.
Enfin, il n’y a pas une quantité d’amour
qui sauvera ma serviette. Parce que ma serviette, elle a déjà envie d’être
ailleurs. Son bonheur n’est pas auprès de moi et bien que tout mon corps me
crie de la retenir, je dois la laisser partir. Par amour pour lui, je le
laisserai aller chercher son bonheur là où il se trouve, si loin soit-il.
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